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"Tu es Cela - Plus proche que proche - Déjà là"

Approches de la méditation : L'érosion des obstacles (2.6.)

Arnaud Desjardins : Approches de la méditation
(Editions de La Table Ronde - Paris, 1989)
Extraits et résumés


Première partie : Vue d'ensemble

Chapitre 2 : L'érosion des obstacles
[2.6. : pages 71 à 74]


(Page 71)

[Une troisième démarche] qualifiée de tantrique. [...]

Le tantrisme vous propose la liberté dès maintenant, même s'il reste encore certains désirs que vous laissez s'accomplir dans un suprême et serein détachement. [...] Mais ce détachement doit être total, tout ce qui est considéré comme épreuves, trahison, abandon, humiliation doit être accepté.

(Page 72)


"Ne prendre que la moitié de cet enseignement serait la preuve que vous justifiez votre esclavage et votre non-libération par une étiquette tantrique flatteuse mais totalement mensongère.
[...]
Voyez l'intégralité de la démarche hindoue, la vision positive qui prévoit un accomplissement spécifique pour chaque âge de la vie : mariez-vous, ayez des enfants, gagnez de l'argent, aménagez une jolie maison, composez des symphonies ou fabriquez des meubles si vous êtes menuisier.
Et après, ayant satisfait vos désirs, vous en serez libre.

Puis l'approche bouddhiste :
quel intérêt trouvez-vous à satisfaire des désirs tellement vains, tellement limités ? Ou cela vous conduit-il ? Ouvrez donc les yeux, ne soyez pas dupes ! Ayez une vue complète de l'ensemble. Voyez cet affolement des hommes qui courent, s'attirent, se repoussent, se battent, pleurent, se consolent, s'aiment, se haïssent, pour en revenir indéfiniment à la souffrance !

Et la troisième approche, celle du tantrisme :
vous êtes libres ici, maintenant, à l'intérieur des tragédies, des trahisons, des échecs.
Si vous voulez l'un, prenez l'autre ; si vous êtes capables de prendre les deux, vous avez choisi la vérité."

(Page 73)

"Mais dites oui aux deux. Ne proclamez pas : "Je suis pur Témoin, je suis pure Conscience", tout en prenant peur s'il y a une menace de chômage, si un collègue vous hait, si votre épouse vous trompe ou vous abandonne. Trop souvent, dès que le revers de l'existence dans le monde phénoménal se manifeste, il n'y a plus d'atman, il n'y a plus de Nature-de-bouddha.
Il y a la peur, la révolte et un pauvre être qui se débat piteusement - et tente de fuir la réalité dans les beautés de la méditation

Vous n'êtes pas ce corps, vous n'êtes pas le mental, vous n'êtes pas la buddhi, vous n'êtes pas l'ego, vous n'êtes pas la mémoire - vous êtes la conscience infinie. Quand pourrez vous échapper une fois pour toute à cette finitude ? Cessez de vous battre avec elle !

Réconciliez l'intense et permanente aspiration à l'Absolu et la réalité du désir. Mais sans mensonge, sans compromission, sans illusion, dans la rigueur [...] et en considérant que l'Ultime est au-delà de tous les koshas et révélé par la disparition de tous les désirs.
C'est la suprême réalisation dans laquelle sont réunifiés le relatif et l'absolu, l'action et la non-action, la dualité et la non dualité.
[...]
Désirs humains et désir de Dieu, pavritti marga et nivritti marga, sont au coeur de tout Chemin- et depuis toujours.
Portez courageusement et le plus sereinement possible la Croix qui joint cette ligne horizontale et cette ligne verticale. Expérimentez, refléchissez, espérez, découragez-vous, priez, luttez - mais ne prenez jamais à la légère et ne parlez jamais inconsidérément d'un thème aussi grave : l'accomplissement conscient de vos désirs pour en être libres.


(Page 74)


"A mesure que les désirs et les peurs perdent leur emprise, vous commencez à entrevoir ce que peut-être le silence de la méditation. Une pensée vient, vous la voyez, elle ne vous emporte pas. Vous sentez que vous retournez au repos, au calme, à la non-manifestation, à l'essentiel.

Pourtant vous savez que vous n'avez pas achevé la purification de l'inconscient, vous n'êtes pas prêt à mourir demain : il y a encore une trop grande soif de vivre, de vous exprimer.

Pourtant une paix se révèle qui n'est pas forcée.

C'est vraiment retourner à soi-même.

Les grandes demandes sont toujours là mais, comme des créanciers, elles ont confiance que vous tiendrez compte d'elles puisque vous avez fait ce que vous pouviez déjà faire pour les appaiser.

Et tout naturellement elles vous octroient un moment de vrai silence. une pensée apparaît  ? Elle n'a plus cette charge contraignante qui vous arrachait à vous-même. La méditation devient alors aisée. Ce n'est plus un effort de non-effort, une action pour être sans action. C'est le retour au repos. Pourquoi la pensée bougerait-elle si elle n'a pas de raison de bouger ? Méditer se révèle être votre vraie nature."


Résumé et extraits d'Approches de la méditation d' Arnaud Desjardins .- Editions de La Table Ronde, Paris, 1989.
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