"Tu es Cela - Plus proche que proche - Déjà là"
L'identification avec votre corps, vos pensées, vous enchaînent apparemment. Dans une constatation vécue, il s'avère que vous êtes le témoin, vraiment distancié, de votre corps.
Si cela devient réalité en vous, tôt ou tard la chose témoignée se résorbera de même que le témoin, et il ne restera que l'essence, l'ultime félicité, la conscience unitive.
Cette position de témoin permet de surmonter l'identification ; le courant de l'expérience est observé par lui et c'est la mémoire qui le reflète. Ne faites pas d'effort pour le devenir, puisque vous l'êtes constamment. Vous vous libérerez des dernières traces qui vous situent comme étant celui qui agit.
Vous ne pouvez pas avoir deux pensées à la fois, vous pouvez seulement porter votre attention sur un seul objet, mais ultérieurement, vous comprendrez que celui-ci était devant vous, ce qui justifie le témoin. L'ego n'a pas été présent bien qu'il le prétende.
Cette position de témoin est considérée comme une béquille pour sortir de la notion : "je suis celui qui agit, qui souffre", mais du fait que vous avez pu vous souvenir d'une action, il ressort que vous êtes la conscience-témoin.
Si cela pénètre profondément en vous, l'énergie qui fixe l'habitude, se vide et le transfert se fait vers le Soi.
Source : Jean Klein - La Joie sans objet - page 324 (Chapitre IV de La Joie sans objet) - Editions Almora, Paris, 2009.