Jean Klein : "il n'y a rien à perfectionner dans la réalité"

&quot;Vous êtes le Monde&quot;<br /> <br /> K.

<br /> <br /> Bonjour Gazou<br /> <br /> <br /> Voilà ce que je crois avoir compris aujourd'hui de ce texte, de l'Advaita (non-dualité) en général, dit de manière autre.<br /> <br /> <br /> La réalité dont il est question ici, dans ce texte, est "la réalité ultime de ce que nous sommes". Rejoindre, dégager cette réalité passe en effet par le regard. Un regard sur ce que nous ne<br /> sommes pas : à savoir tout objet de perception : pensées, émotions, sensations, visions. Impermanents, interdépendants (n'étant pas causes d'eux-mêmes) ces objets perçus, accueillis, sont dits<br /> irréels. La réalité, "ce que nous sommes ultimement" par cette paisible,tolérante  et néanmoins ferme et vigilante discrimination,  apparait alors.<br /> <br /> <br /> Cette réalité (de ce que nous sommes ultimement) est parfaite : "il n'y a rien à pefectionner dans la réalité". Elle est l'arrière plan, la source de toute manifestation, tels (l'eau) l'Océan et<br /> les vagues...<br /> <br /> <br /> Envisager une action juste dans le monde passe d'abord par la reconnaissance de ce que nous sommes, par répondre à cette question "Qui suis-je ?", au-delà du mental. S'il y a changement, c'est<br /> parce dans ce cheminement, grâce à ce regard,  l'action est rendue à la vie même, le faux je en ses manifestations reconnues est évanoui, reconnu dans sa nature irréelle. L'action se fait<br /> librement, sans le biais d'un personnage qui n'a pas d'existence réelle, permanente, fruit de la mémoire, du temps : ego. L'action n'est plus le fruit d'un ego tout à a fois avide et tremblant, à<br /> la recherche d'un toujours plus, disqualifiant les autres egos.<br /> <br /> <br /> Découvrant la réalité de ce que nous sommes, la réalité du monde se découvre.<br /> <br /> <br /> <br />

<br /> <br /> Merci pour ton commentaire, la réflexion, les réponses qu'il suscite en moi.<br /> <br /> <br /> As-tu lu ce que l'Advaita considère comme réel ou irréel, réalité ou irréalité ? Des premières réponses trouvées, d'autres viendront peut-être pour éclairer cela. Le lien à la fin du texte vers<br /> ces réponses je le remets ici : http://maison-ema.over-blog.fr/pages/advaita-vedanta-reel-irreel-8816471.html <br /> <br /> <br /> Revenir sur la première phrase du texte : "vous dites que nous ne devrions pas commencer par tenter de changer le monde mais notre attitude à son égard" dit le questionneur.<br /> C'est à cette question que répond Jean Klein.<br /> <br /> <br /> Selon ma compréhension, dans sa-cette réponse, Jean Klein invite d'abord à une reconnaissance de ce nous sommes vraiment avant d'envisager une vision de ce qu'est le monde, une action dans le<br /> monde.<br /> <br /> <br /> Je pense que dans sa perspective, une action juste, parfaiitement adaptée à la situation suppose une vision claire du monde de la part de l'acteur, et une vision claire suppose que l'acteur sache<br /> d'abord clairement qu'il est.<br /> <br /> <br /> Reconnaître la réalité de notre véritable nature, c'est, je crois ne pas me tromper, dans sa perspective, du même coup reconnaître la réalité du monde. (soi = Soi - [atman = Brahman])<br /> <br /> <br /> La "réalité" qui est ici visée est "l'arrière-plan immuable" en quoi tout se manifeste, et non pas ses manifestations.<br /> <br /> <br /> C'est cette réalité individuelle qui n'est pas à parfaire, selon Jean Klein, ni même à découvrir mais à laisser être en étant simplement témoin des freins que nous mettons à son expression<br /> (recherche, jugement, culpabilité, espérance, anticipation, purification, volonté de changement, etc.) : "Rendez-vous seulement compte que vous essayez constamment de vous éloigner de ce que vous<br /> êtes"<br /> <br /> <br /> Pour ce qui concerne l'action dans le monde, là c'est une réponse "personnelle" reposant toute à la fois sur mes compréhensions advaitines et mon expérience. Un individu au fait de sa véritable<br /> nature fait ce qui doit être fait non pas au nom d'une quelconque idéologie individuelle plus ou moins partagée, mais naturellement, spontanément comme ce qui s'impose au moment où cela doit être<br /> fait. Cette action est alors forcément juste, adaptée à la situation, au moment où elle se manifeste. Mais ici il n'y a plus d'acteur, de personne revendiquant une action, même si extérieurement<br /> un individu semble agir, ni même une action bonne ou mauvaise ; il n'y a plus qu'action.<br /> <br /> <br /> Le souci, à mon avis, avec les acteurs qui veulent changer le monde -j'en suis encore un même si je peux de moins en moins faire taire du même coup en moi le fort soupçon d'imposture sur ce faux<br /> moi qui apparait encore et veut changer le monde- c'est qu'ils ont des visions égocentrées du monde. Leurs égo vont aller à la rencontre, s'opposer au travers de leurs actions à d'autres égo<br /> qu'ils vont vouloir contraindre à leur vision. Et leur action va engendrer alors des réactions opposées, ce qui perpétue les divisions, les luttes, les guerres. Alors qu'une action inspirée sans<br /> filtre égotique par la réalité parfaite que nous sommes rencontrera toujours - à plus ou moins long terme- la réalité parfaite que l'autre est ; ces deux réalités etant la même Réalité. (Voir<br /> plus haut les liens sur atman et Brahman, soi et Soi)<br /> <br /> <br /> "Sois le changement que tu veux voir dans le monde" disait Gandhi. Et ce "changement" commence par la reconnaissance de ce que nous sommes vraiment. De là notre vision du monde change et notre<br /> moteur de l'action également. Cela n'interdit en aucun cas l'action.<br /> <br /> <br /> (Cela me fait penser à la notion de non action, non agir : je commence ici une page sur cette notion)<br /> <br /> <br /> Alors pour répondre un peu plus à ta question par ce qui vient en moi. A la lumière de mon cheminement (vision progressiste des choses qui n'est peut-être pas encore pleinement une vision juste<br /> de ce qui se passe réellement en moi), certains actes de mes contemporains à proximité, dans le monde, continuent d'entraîner en moi des réactions, mais elles sont moins nombreuses, ne durent<br /> pas, parce qu'il est en même temps un parfum de paix, de tranquilité, et un sentiment de "tout est bien" malgré ce spectacle de divisions, parfum, sentiment qui est là tout proche, pour peu que<br /> je laisse m'approcher, m'envahir, m'évanouir, me dissiper en lui.<br /> <br /> <br /> Et je sais que ce n'est pas à partir de ces réactions que les actions dont je serai le vecteur seront justes, ce n'est qu'établi dans cette Paix dans laquelle "je souhaite un jour m'établir<br /> pleinement" qu'elles le seront. Mais cela ne m'empêche pas par exemple d'aller voter pour des politiques qui mettent l'humain et la générosité au centre de leur programme, de voir l'avidité à<br /> l'oeuvre dans le système politique, économique social actuel. Ou de me joindre à des manifestations syndicales ou politiques même si j'en vois aussi les limites. De soutenir financièrement des<br /> associations carritatives ou un mouvement politique.<br /> <br /> <br /> Je suis certain par contre que mon cheminement vers ma véritable nature, et celui de milliers, millions d'autres de mes frères et soeurs quels que soient la forme extérieure qu'ils prennent<br /> finiront par faire basculer (comme une idée de masse critique, par "la contagion de l'exemple") concrètement ce monde dans la justice, l'amour et la paix. Même si certains seront établis dans<br /> cette Paix, cette Joie et cet Amour - parce que c'est là notre véritable nature - avant que tout le monde le soit.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonne soirée Gazou<br /> <br /> <br /> Au plaisir d'échanger avec toi<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />