Attention : ce ne sont que les idées principales, quelques extraits du texte qui figure dans l'article précédent...
Pour être en état de méditation :
Lucidité et clarté d'esprit:
Voir les choses telles qu'elles sont sans opinion, sans jugement, sans souvenir.
(Avoir conscience du monde du monde qui nous entoure et du réflexe instinctif qui nous incite à nommer toute expérience, tout état. Cet acte de nommer renforce le souvenir avec lequel nous abordons les expériences ultérieures.)
La connaissance de soi : le fait de connaître chacune de nos pensées, de nos paroles, de nos états d'âmes, de nos sentiments, chacune des activités de notre esprit. Mais ne pas interpréter, observer simplement les mouvements de l'esprit. Ne pas essayer d'accumuler un quelconque savoir quant à cette observation, juste voir.
La vertu qui découle de la connaissance de soi :
[...] la vertu qui vient naturellement, spontanément, facilement, sans conflit, sans résistance, dès lors qu'on se connait soi-même." "la vertu n'est pas une chose à cultiver jour après jour"
S'observer soi en lien avec le monde
"Chacun d'entre nous est une portion du monde, chacun d'entre nous est le mouvement qui anime le monde, chacun est la manifestation extérieure du mouvement qui continue à l'intérieur- c'est comme le flux et le reflux de la marée.
Si vous vous contentez de vous concentrez sur vous-même, de n'observez que vous, indépendamment du monde, cela vous mène à l'isolement et à toutes formes de singularités, à la névrose, aux peurs qui isolent, et ainsi de suite.
Mais si vous observez le monde et en suivez le mouvement, en vous laissant porter par lui lorsqu'il s'intériorise, alors la division entre vous et le monde n'existe plus ; alors vous n'êtes plus un individu opposé à une entité collective."
Observer : prendre conscience en même temps que l'on écoute
Etre neuf, être libre d'hier, être libre de but, d'objectif, de quête, d'attente
"jamais on ne dit : "maintenant je sais". Il n'y a pas d'échelle. Si vous y grimpez, il faut absolument redescendre tout de suite, de sorte que votre esprit soit formidablement sensible pour pouvoir observer, être à l'affût, à l'écoute."
Sans posture (cents postures ?)
"Le fait d'adopter délibérément une certaine posture, ou de faire certaines choses de façon délibérée, consciente, en vue de méditer, sous-entend simplement que vous jouez sur le terrain de vos désirs et de votre conditionnement, par conséquent ce n'est pas de la méditation."
"Les prières, les visions, la posture assise, là dans un coin, le dos droit, à respirer correctement, les exercices mentaux, tout cela est si immature, si enfantin ; cela n'a pas de sens aux yeux de celui qui veut comprendre la pleine signification de la méditation."
"Au moindre problème, à la moindre souffrance, vous vous tournez vers le temple, et vous vous prétendez religieux !"
Toutes ces pratiques doivent être complètement, totalement, écartées, afin qu'elles ne vous concernent plus.
La vertu est la floraison perpétuelle du bien ; une erreur, de mauvaises actions de votre part sont possibles ; mais s'en est fini d'elles dès lors que vous évoluez, que vous fleurissez dans le bien, puisque vous vous connaissez vous-mêmes.
Solidement ancrés sur ces bases, vous pouvez désormais renoncer aux prières, aux mots marmonnés à voix basse, aux postures imposées. Et vous pouvez alors commencer à explorer la nature de l'expérience.
Ce que signifie contrôler la pensée - Ne pas contrôler la pensée - Ce qui ne signifie pas : "ne rien faire"
Parce que c'est cela que vous cherchez : mieux vous savez contrôler la pensée, plus vous vous croyez être avancés dans le domaine de la méditation. Pour moi toute forme de contrôle, d'ordre physique, intellectuel, ou émotionnel est néfaste. Ecoutez très attentivement. Ne dites pas : "Dans ce cas, je peux faire ce qui me plaît". Car je ne dis pas cela. Contrôler implique d'assujettir, d'étouffer, d'adapter, de façonner la pensée en fonction d'un modèle particulier -ce qui sous-entend que le modèle a plus d'importance que la découverte de la vérité.
Tout contrôle, quelle qu'en soit la forme - résistance, refoulement ou sublimation -, façonne l'esprit de plus en plus à l'image du passé, en accord avec le conditionnement dans lequel on vous a élevés, ou selon le conditionnement propre à une communauté particulière, et ainsi de suite.
Bel extrait ! : Etre conscient sans attente
Comme lorsqu'on laisse la fenêtre ouverte et que l'air entre à sa guise, la méditation c'est tout ce que l'air apporte, c'est tout ce qu'est le vent. Mais si vous êtes aux aguets, si vous attendez que le vent s'engouffre par la fenêtre parce que vous l'avez ouverte, jamais le vent ne viendra. Il faut qu'elle soit ouverte par amour, par affection, en toute liberté, et pas dans l'attente de quelque chose. Et voilà ce qu'est cet état de beauté, cet état de l'esprit qui voit mais ne demande rien.
Observer "écouter " sans nommer, sans contrôler, sans juger, sans comparer, sans interpréter :
Ecoutez ces oiseaux ; ne cherchez pas à les nommer, à identifier l'espèce, écoutez simplement leurs bruits.
Ecoutez le mouvement de vos pensées ; ne les contrôlez pas, ne les façonnez pas, ne dites pas : "Celle-ci est bonne, celle-là est mauvaise." Mais accompagnez-en le mouvement. C'est cela la conscience dénué de tout choix, de toute condamnation, comparaison ou interprétation, et qui n'est qu' observation. Voilà qui rend l'esprit hautement sensitif. Mais dès que vous nommez, vous régressez, votre esprit s'émousse, parce que vous êtes retombés dans l'habitude.
Dans cet état de vigilance, il y a attention- mais point de contrôle ni de concentration. Rien que l'attention.
Autrement dit, vous êtes dans un même temps en train d'écouter les oiseaux, de voir le soleil se coucher, d'entendre passer les voitures, d'écouter l'orateur, de prêter attention au sens des mots, d'être attentifs à vos pensées et à vos sentiments, et au mouvement dont est animée cette attention.
Cette attention globale "couvre non seulement le conscient, mais aussi l'inconscient. l'inconscient est le plus important ; il faut donc que vous l'exploriez."
Je n'emploie pas le terme d'inconscient au sens d'une technique, ou dans une acceptation technique. Je ne l'utilise pas au sens où l'entendent les psychologues, mais pour désigner tout ce dont on n'a pas conscience. Car nous vivons, dans la plupart des cas, en n'effleurant que la surface de l'esprit : nous allons au bureau, nous acquérons des connaissances ou une technique, nous nous querellons, et ainsi de suite. Jamais nous ne prêtons attention aux couches profondes de notre être, qui sont le résultat de l'influence de notre communauté, de l'influence résiduelle de la race, et de tout le passé- non seulement votre passé en tant qu'être humain, mais aussi celui de l'humanité, lourd de toutes les angoisses de l'humanité.
Alors qu'un esprit attentif peut se concentrer sans être exclusif.
Les conséquences de cette attention naturelle et globale :
- calmer le cerveau et ses cellules.
"Mais puisque toute cette attention est née spontanément, naturellement, sans effort, facilement, les cellules cérébrales ne sont pas perverties, ni endurcies, ni dépouillées de leur finesse, ni brutalisées."
- la lucidité et la clarté
- l'ouverture d'un espace
- une tranquillité qui n'émane pas de la pensée
"La pensée doit impérativement cesser, sinon elle produira d'autres images, d'autres idées, d'autres illusions- toujours et encore."
Il faut donc comprendre tout ce mécanisme de la pensée- et non vouloir une recette pour cesser de penser.
Si vous comprenez l'ensemble du mécanisme de la pensée, qui est une réponse du souvenir, un processus d'association et de reconnaissance, lié au fait de nommer, comparer et juger- si vous le comprenez, ce processus prend fin naturellement.
Lorsque l'esprit est totalement tranquille, alors de cette tranquillité et au sein de cette tranquillité surgit un tout autre mouvement.
Ce mouvement n'est pas un mouvement issu de la pensée, de la société, des lectures que vous avez faites ou non. Ce mouvement ne procède pas du temps ni de l'expérience, car il est étranger à l'expérience. Pour l'esprit tranquille, il n'est plus aucune expérience. Une lumière éclatante, qui brille fort, ne demande rien d'autre, elle se suffit à elle-même. Ce mouvement n'est orienté dans aucune direction, car toute orientation implique le temps.
Ce mouvement n'a pas de cause, car tout ce qui a une cause produit un effet, qui a son tour devient une cause, et ainsi de suite - c'est l'interminable succession des causes et des effets. Il n'y a donc ni effet, ni cause, ni motif, ni expérience vécue. Parce que l'esprit est tout à fait tranquille, de manière naturelle, et parce que vous avez établi des bases stables, l'esprit est en prise directe avec la vie, il n'est plus coupé de la vie quotidienne.
Si l'esprit parvient jusque-là, ce mouvement se fait création. Il n'y a alors plus d'angoisse à exprimer, car un esprit qui est en état de création peut indifféremment s'exprimer ou non.
L'état d'esprit qui est là, dans ce silence total, va s'animer, bouger ; il a son propre mouvement qui pénètre au coeur de l'inconnu, au coeur de cela même que l'on ne peut nommer.
La méditation que vous pratiquez n'a donc rien à voir avec celle dont nous parlons ici. Cette méditation-là part de l'éternel et rejoint l'éternel, car le fondement sur lequel on s'appuie n'est plus le temps, mais la réalité.