"Tu es Cela - Plus proche que proche - Déjà là"
"L’Advaita Vedanta déclare que seule existe la Réalité une et immuable [Brahman] et que les entités changeantes ne
possèdent pas d’existence absolue tout comme les vagues ne peuvent pas exister en dehors de l’océan. Les vagues s’élèvent dans l’océan, et il n’est pas de vagues sans océan. De la même manière,
le monde éphémère émerge momentanément au sein de la Réalité et Lui doit son existence. Le monde n’existe pas indépendamment de la Réalité, c’est pourquoi on dit qu’il est irréel. Tout comme un
cygne vit sur l’eau mais ses plumes ne sont jamais souillées par l’eau, de même un Advaitin vit dans le monde sans être touché par l’illusion du monde."
[...]
"L’aspirant doit être pourvu d’un intense
désir de libération. Ayant discerné ce qui est éternel et la source de bonheur, il doit demeurer non-attaché à tout ce qui est transitoire, tout ce qui est mutable, tout ce qui est simple
phénomène temporaire, tout ce qui dépend des sens, tout ce qui dépend du mental et tout ce qui dépend du soi individuel pour être connu ou expérimenté.
L’aspirant doit aussi être pourvu du pouvoir de discernement et doit adopter l’investigation de la nature réelle du Soi. Il doit discerner le Réel de l’irréel de façon à réaliser que le Réel est à jamais, et que l’irréel n’est jamais apparu. Il lui faut considérer tout ce qui est transitoire, changeant, objectivé, composé de parties, sporadique ou dépendant comme étant irréel. Il doit réaliser que cela qui est éternel, immuable, non-objectivé, indivisible et sans parties, continuel et non-dépendant est la Réalité impérissable.
Tout comme une rivière cesse de couler après s’être déversée dans l’océan, la personne perd tout mouvement après s’être fondue dans le Soi. Abandonnant autant les notions d’externe, qui donnent naissance à l’apparence du monde, que les notions d’interne, qui amènent les illusions de l’existence d’un mental et d’un individu, l’aspirant doit avoir une foi inébranlable dans la connaissance sacrée de l’Advaita Vedanta. La connaissance véritable signifie posséder un regard d’égalité pour tous et sur tout."
[...]
AVADHUTA GITA
La Réalité est seule partout égale,
disent les sages.
C'est en renonçant aux passions
que la pensée cesse d'être une ou multiple.
Les textes sacrés nous disent de mille façons
que tout cet univers, du ciel jusqu'à la terre,
n'est que l'eau d'un mirage.
Si tu es identique à l'Un, égal en toute chose,
Pourquoi pleurer, Ô Pensée, toi qui partout es la même ?
Quand il n'y plus rien, plus rien à rechercher,
il n'est plus rien, plus rien, à désirer.
C'est immergé dans la perception de l'égalité des choses,
c'est concentré et purifié
que l'Avadhuta dit la Réalité ultime.
Le mobile et l'immuable sont irréels,
Le visible et l'invisible sont irréels.
si seule la Réalité est en soi,
Pourquoi pleurer, Ô Pensée, toi qui partout es la même ?
Ni espace dans la jarre,
ni jarre, ni corps ni âme,
Nulle répartition entre cause et effet,
Pourquoi pleurer, Ô Pensée, toi qui partout es la même ?
Père, mère, famille, race,
naissance, mort n'ont jamais pour moi d'existence.
Comment parler alors de passion et d'illusion ?
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Ils renoncent à toute méditation,
ils renoncent à toute action, bonne ou mauvaise,
Ils boivent, Ô mon amie, le nectar du renoncement,
ceux qui sont sages.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Les Écritures disent toutes que la Réalité
est immatérielle, pure, immuable,
sans corps physique, partout égale.
Je suis cette Réalité, sache-le, sans nul doute.
Ce qui a une forme est irréel, sache-le,
seul le sans-forme est éternel.
c'est par la transmission de cette vérité
Qu'on ne reconnaît pas de renaissance.