"Tu es Cela - Plus proche que proche - Déjà là"
David DUBOIS – 60 expériences de vie intérieure – Editions Almora, Paris, 2017. Pages 83 à 84.
D’abord un fait simple : rien ne peut-être ressenti, pensé, imaginé, vu, sans conscience. Car tous ces actes sont des actes de conscience. Même l’affirmation « je n’existe pas » affirme la conscience, car c’est un acte de conscience.
Donc rien n’est sans Lumière consciente. Même le rien n’est « rien » que dans et par la conscience qui le manifeste : « « Ah, il n’y a rien ! » Tout est dans et par la conscience, que cela soit réel ou non, existant ou non.
Le monde est dans la conscience, tout et son contraire, et même l’impossible. Donc, en l’absence d’une autre cause, tout est conscience. Les choses aussi. Cette table, ce caillou, ces étoiles. Tout. L’infini de l’espace, l’infini du temps, tout est conscience.
Mais qu’est-ce que la conscience ? Elle ne peut être définie. Mais elle peut se reconnaître et se savoure elle-même. La conscience est l’essence de tout, et de vous. Elle est l’étoffe lumineuse, l’existence de tout ce qui existe, en réalité ou en imagination.
Fermez les yeux : qu’est-ce que le corps, sinon une masse de vibrations conscientes, de vagues qui traversent l’espace comme autant de caresses ? Et le monde, est-il autre chose que le prolongement de ce corps ? Le monde est le chaud, le froid, les formes, les textures, le goût de l’eau… Tout cela n’est que conscience.
Ceci n’est pas une hypothèse métaphysique mais une évidence. Inutile de raisonner, d’évaluer : laissez la conscience être ce qu’elle est depuis toujours, mais en pleine connaissance. D'ordinaire et toujours déjà, la conscience est tout. Mais à cause de son pouvoir d’attention – ou plutôt d’inattention-, elle s’oublie, s’ignore, se néglige.
Quand elle se ressaisit, quand elle reconnaît que tout est elle, que tout est fait de consciences, l’attention (ou le mental) repose dans le présent. C’est que le présent est un autre nom de la conscience. La conscience est présence, présentation des choses ce qui s’appelle aussi le présent. A vrai dire, le mental, autrement dit l’attention, ne peut quitter le présent, pas plus que les choses ne peuvent « sortir de la conscience ». La conscience est comme l’espace : elle embrasse et infuse tout jusqu’au moindre atome, jusqu’à nos absences, nos « blancs », nos délires.
Il n’y a alors plus qu’à choisir entre le passé ou l’avenir : tout passe dans un présent qui ne passe pas. D’où un grand repos, une profonde libération, comme un fardeau déposé à terre. Rien n’est à l’extérieur. Il existe bien sûr des choses à l’extérieur de notre personne, de notre corps. Mais rien en dehors de notre conscience. Rien en dehors de la conscience, qui transcende et inclut les personnes. S’éveiller à cela est d’une profondeur abyssale. Il n’y a pas de limites aux conséquences de cet éveil, et il faut bien l’éternité pour l’explorer.